1984

Film : 1984 (1984)

Réalisateur : Michael Radford

Acteurs : John Hurt (Winston Smit), Richard Burton (O'Brien), Suzanna Hamilton (Julia), Cyril Cusack (Charrington)

Durée : 01:53:00


1984 est sans doute le roman le plus célèbre de Georges Orwell. Cet ouvrage, fort contesté par les partisans de l'URSS qui y voyaient un mensonge éhonté à l'instar d'Animal Farm, du même auteur, figure aujourd'hui encore parmi les références politiques contemporaines.

Il était donc bienvenu que, pendant ladite année (le livre date de 1949), un réalisateur s'attaquât à mettre en image cette dénonciation sans concession d'un totalitarisme qui pénalise le « crime de pensée. » Ce fut Michael Redford qui s'y colla. Britannique, il entreprit de tourner un film fortement imprégné d'english touch : le film fut tourné à Londres (d'avril à juillet 1984), les rôles principaux endossés par des acteurs britanniques et l'on peut même noter une apparition d'Annie Lenox, qui n'accepta de jouer dans ce film qu'à condition qu'il n'y ait aucun effet spécial futuriste.

Bien mal lui en a pris car malgré les récompenses que le film reçut de l'intelligentsia (John Hurt fut gratifié en 1984 du prix du meilleur acteur au Festival international du film de Valladolid, aux Evening Standard British Film Awards, et au Fantasporto en 1985), le résultat final est loin d'être convainquant.

D'abord le film est lent et les acteurs manquent de charisme (à l'exception peut-être d'un Richard Burton assez glaçant). Ensuite la caméra filme tout de façon crue et s'arrête aux limites de l'insoutenable. L'érotisme s'invite sur la pellicule de façon tout à fait gratuite (il n'est même pas dans le livre), et la violence est coupablement complaisante.

Comparé au livre, donc, le film fait pâle figure. Même s'il reprend des dialogues entiers (il en rajoute même), le scénario se sépare maintes fois du récit et laisse au final une impression plus déprimante encore que la lecture du roman. Les habitants d'Océania sont sales, leurs logements insalubres, l'environnement sombre et glauque, ce qui paralyse quelque peu le message orwellien.

Bref, on pourra utilement se tourner vers d'autres films (ceux du Parcours résistance par exemple).