Après Lady Diana et Nelson Mandela, c'est donc au tour de Grace de Monaco, plus connue sous le nom de Grace Kelly, d'être canonisée par le cinéma (c'est la grande mode, les canonisations !). Hommage de la mer à son coquillage, sans doute, ou à la perle qu'il contenait, Grace Kelly étant peut-être la femme la plus belle du monde, loin devant le numéro 2 de ma liste, Catherine Zeta-Jones qui pourtant, est sacrément belle aussi.
Premier problème du film : Nicole Kidman, la pâlotte, la chétive, qui essaie, la pauvre, de camper le resplendissement. Bah voilà : c'est raté… Non que Nicole Kidman ne soit pas une belle femme, non qu'elle ne soit pas une bonne actrice, mais l'ensemble est fade et peu convaincant.
Il y aurait eu mille choses à raconter sur la vie de la reine, mais il ne fallait pas ternir l'image et donner droit de cité aux rumeurs… Car la sulfureuse Grace a fait parler d'elle, c'est peu dire… C'est le deuxième problème du film, qui doit être néanmoins replacé dans ses intentions. On peut en effet reprocher à Olivier Dahan d'avoir fait d'une bombe un pétard, mais on doit comprendre que le film ne souhaite explicitement pas, dès le départ, faire un biopic intégral (les critiques de Cannes feraient mieux de lire le dossier de presse avant de raconter n'importe quoi). Il s'agit principalement de montrer l'impact de Grace sur la politique monégasque en 1962, quand la France embourbée dans ses tourments algériens prenait des sanctions contre la principauté en l'accusant de servir de refuge aux exilés fiscaux.
1962 ? C'est court. Difficile de faire vibrer en si peu de temps sur les origines modestes de la jeune femme, sur sa lumière cinématographique, son rôle de mère et de reine. Soit on se lançait dans un biopic authentique, soit on décidait de circonscrire encore plus le sujet (le rôle de reine par exemple) au risque, c'est évident, de décevoir les attentes du public.
La froideur cannoise s'explique donc aisément, d'autant qu'elle est trompée par un titre mal choisi. Grace de Monaco, c'est tout Grace ou une escroquerie !
Mis à part ces considérations artistiques, on peut dire que la relation de la jeune reine avec le pouvoir est assez bien montrée, en particulier dans les discussions qu'elle entretient avec le Père Tucker, le conseiller des deux époux.
Belle figure de prêtre digne, humble, honnête et compétent, à mille lieux des prêtres de cour que l'on voit parader aujourd'hui à la télévision, il saura recevoir Grace, de souche irlandaise et catholique, et la conseiller au mieux.
A-t-il raison cependant de lui expliquer que sa fonction de reine est le plus beau rôle de sa carrière, afin de l'aider à tenir le coup ? D'un point de vue purement moral, probablement pas. Concevoir la représentation comme un rôle peut certes s'expliquer, mais l'attitude confine rapidement à l'hypocrisie. Ce qui fait la grandeur d'une reine, n'est-ce pas l'éclat extérieur de sa magnificence intérieure ?
Les rapports du couple sont intéressants mais, malheureusement traités beaucoup trop succinctement, afin qu'il reste de la pellicule pour les autres thèmes. On peut néanmoins souligner l'excellente prestation de Tim Roth, qui en profite pour se débarrasser de son étiquette « Lie to Me. »
Il en est de même pour le contexte politique. Le film tombe dans le politiquement correct en prenant plaisir à montrer Grace comme une anti-colonialiste, et une femme qui tient tête insolemment aux diplomates. Du féminisme dilué, en quelque sorte, banal et sans goût.
Reste le renoncement de la reine à son métier d'actrice, qui est plus un renoncement forcé par les événements qu'un renoncement de plein gré. Le renoncement au rôle proposé par Hitchcock dans Pas de printemps pour Marnie, qui sera finalement interprété par Tippi Hedren, est une blessure, certes, mais qui ne fait finalement pas briller la reine, puisque comme le disait Aristote, celui qui accomplit un acte bon à contrecœur n'est pas vertueux.
Il résulte de tout cela un film bancal et sans véritable âme. C'est dommage !..
Après Lady Diana et Nelson Mandela, c'est donc au tour de Grace de Monaco, plus connue sous le nom de Grace Kelly, d'être canonisée par le cinéma (c'est la grande mode, les canonisations !). Hommage de la mer à son coquillage, sans doute, ou à la perle qu'il contenait, Grace Kelly étant peut-être la femme la plus belle du monde, loin devant le numéro 2 de ma liste, Catherine Zeta-Jones qui pourtant, est sacrément belle aussi.
Premier problème du film : Nicole Kidman, la pâlotte, la chétive, qui essaie, la pauvre, de camper le resplendissement. Bah voilà : c'est raté… Non que Nicole Kidman ne soit pas une belle femme, non qu'elle ne soit pas une bonne actrice, mais l'ensemble est fade et peu convaincant.
Il y aurait eu mille choses à raconter sur la vie de la reine, mais il ne fallait pas ternir l'image et donner droit de cité aux rumeurs… Car la sulfureuse Grace a fait parler d'elle, c'est peu dire… C'est le deuxième problème du film, qui doit être néanmoins replacé dans ses intentions. On peut en effet reprocher à Olivier Dahan d'avoir fait d'une bombe un pétard, mais on doit comprendre que le film ne souhaite explicitement pas, dès le départ, faire un biopic intégral (les critiques de Cannes feraient mieux de lire le dossier de presse avant de raconter n'importe quoi). Il s'agit principalement de montrer l'impact de Grace sur la politique monégasque en 1962, quand la France embourbée dans ses tourments algériens prenait des sanctions contre la principauté en l'accusant de servir de refuge aux exilés fiscaux.
1962 ? C'est court. Difficile de faire vibrer en si peu de temps sur les origines modestes de la jeune femme, sur sa lumière cinématographique, son rôle de mère et de reine. Soit on se lançait dans un biopic authentique, soit on décidait de circonscrire encore plus le sujet (le rôle de reine par exemple) au risque, c'est évident, de décevoir les attentes du public.
La froideur cannoise s'explique donc aisément, d'autant qu'elle est trompée par un titre mal choisi. Grace de Monaco, c'est tout Grace ou une escroquerie !
Mis à part ces considérations artistiques, on peut dire que la relation de la jeune reine avec le pouvoir est assez bien montrée, en particulier dans les discussions qu'elle entretient avec le Père Tucker, le conseiller des deux époux.
Belle figure de prêtre digne, humble, honnête et compétent, à mille lieux des prêtres de cour que l'on voit parader aujourd'hui à la télévision, il saura recevoir Grace, de souche irlandaise et catholique, et la conseiller au mieux.
A-t-il raison cependant de lui expliquer que sa fonction de reine est le plus beau rôle de sa carrière, afin de l'aider à tenir le coup ? D'un point de vue purement moral, probablement pas. Concevoir la représentation comme un rôle peut certes s'expliquer, mais l'attitude confine rapidement à l'hypocrisie. Ce qui fait la grandeur d'une reine, n'est-ce pas l'éclat extérieur de sa magnificence intérieure ?
Les rapports du couple sont intéressants mais, malheureusement traités beaucoup trop succinctement, afin qu'il reste de la pellicule pour les autres thèmes. On peut néanmoins souligner l'excellente prestation de Tim Roth, qui en profite pour se débarrasser de son étiquette « Lie to Me. »
Il en est de même pour le contexte politique. Le film tombe dans le politiquement correct en prenant plaisir à montrer Grace comme une anti-colonialiste, et une femme qui tient tête insolemment aux diplomates. Du féminisme dilué, en quelque sorte, banal et sans goût.
Reste le renoncement de la reine à son métier d'actrice, qui est plus un renoncement forcé par les événements qu'un renoncement de plein gré. Le renoncement au rôle proposé par Hitchcock dans Pas de printemps pour Marnie, qui sera finalement interprété par Tippi Hedren, est une blessure, certes, mais qui ne fait finalement pas briller la reine, puisque comme le disait Aristote, celui qui accomplit un acte bon à contrecœur n'est pas vertueux.
Il résulte de tout cela un film bancal et sans véritable âme. C'est dommage !..