A Most Violent Year

Film : A Most Violent Year (2014)

Réalisateur : J. C. Chandor

Acteurs : Oscar Isaac (Abel Morales), Jessica Chastain (Anna Morales), Albert Brooks (Andrew Walsh), David Oyelowo (Lawrence)

Durée : 02:05:00


Une grande leçon de courage, de persévérance et d'intégrité pour les entrepreneurs, les politiques et toutes les personnes ayant des responsabilités. La facilité ? D'accord, mais pas à n'importe quel prix. La phrase du film à retenir ? « Je prends toujours le chemin le plus droit. » Il y a plusieurs chemins pour atteindre ses objectifs, explique Abel Morales, le personnage d'Oscar Isaac, de plus en plus connu mais que beaucoup d'entres vous connaissent, je vous le donne en mille, pour son rôle dans Christeros. Plusieurs façons d'atteindre son but, mais il y a un chemin plus droit que les autres, et « c'est là que je suis » explique-t-il droit dans les yeux au procureur chargé d'enquêter sur son entreprise.

 

Pas facile d'avancer droit, quand ses camions de transport se font attaquer systématiquement dans la société violente new-yorkaise des années 80. Compliqué de rester honnête quand les concurrents agissent comme des brigands, quand l'État vient fourrer son nez en brandissant ouvertement une présomption de culpabilité. Abel Morales est un modèle. Charismatique quand il défend la grandeur de son métier face à ses salariés, quand il interdit à sa femme de tomber dans les pièges de la facilité, quand il forme ses commerciaux à la vente, il ne s'interdit pas non plus d'être pragmatique, de saisir les occasions. L'amour du risque calculé, le flegme dans les pires difficultés, autant de qualités qui se retrouvent dans le regard d'Oscar Isaac, tendre mais tellement déterminé.

 

Autour de lui, des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses.

Son épouse, d'abord, au caractère bien trempé, une femme forte et douce, chargée de la comptabilité, qui sait rester debout dans les difficultés malgré ses réactions parfois puériles. Exit la femme hollywoodienne hystérique, égoïste et craintive, celle qui n'est qu'un poids pour son mari… 

Son conseiller juridique ensuite, admiratif devant la solidité de son chef qu'il connaît par coeur, dont il pressent les réactions et craint la droiture, un administratif rigoureux qui défend ses dossiers face à la justice avec toute l’énergie qu'il puise dans la détermination de son ami.

Le jeune camionneur plein d'ambition qui se fait violemment agresser et chancelle malgré l'aide de son patron. Un garçon plein de bonne volonté, mais qui apprendra à ses dépends que l'entrepreneuriat demande plus que ce qu'il a.

Le procureur ensuite, à qui l'on a demandé de nettoyer la profession des transporteurs. Un homme déterminé, tenace et ambitieux lui aussi. Les face-à-face avec Abel Moralès sont d'un réalisme beau. Il ne s'agit pas d'affrontements de western, de ralentis, de rôle surjoué. Les deux hommes se parlent franchement, et aucun ne faiblit.

Les concurrents enfin, divers dans leur moralité, mais identiques dans leur volonté de dominer le marché. Humains, disais-je. Rien n'est plus vrai. Tantôt cruels, tantôt honnêtes, tantôt escrocs… Une vraie brochette de salopards qu'on ne peut s'empêcher de comprendre, tant le contexte est dur, sans les approuver toutefois.

 

Voilà ainsi résumé la palette des caractères à l’œuvre dans ce film d'excellente facture, malgré quelques cadrages parfois un peu hasardeux pour le connaisseur. Une leçon de vie, sans aucun doute, que vous pourrez goûter entre amis ou en famille (on parle d'adultes, là, évidemment).

Vous cherchez des résolutions de début d'année ? Ce film devrait vous inspirer. Entrepreneurs, debout ! Le monde vous appartient !