Prémonitions

Film : Prémonitions (2015)

Réalisateur : Afonso Poyart

Acteurs : Anthony Hopkins (John Clancy), Colin Farrell (Charles Ambrose), Jeffrey Dean Morgan (Joe Merriwether), Abbie Cornish (Katherine Cowles)

Durée : 01:41:00


Imaginez que vous ayez des prémonitions. Par exemple vous touchez le bras de quelqu'un, et vous savez instantanément ce qui va lui arriver. Mieux : vous touchez un objet, et vous savez ce qui s'est passé autour de cet objet (oui je sais : quand on fait ça avec une feuille de PQ ça perd tout côté mystérieux et super cool, mais il n'y a pas ça dans le film, rassurez-vous!). On comprend donc pourquoi le FBI fait appel au docteur Clancy pour ses affaires insolubles !

Sauf que cette fois John Clancy alias Antony Hopkins, aujourd'hui pépé (et accessoirement producteur exécutif du film) mais jadis personnage principal du mythique Le silence des agneaux, tombe sur un os (héhé, oui un problème, mais aussi un vrai os vous voyez, comme ça je joue sur les deux sens, haha, c'est trop génial…).

Cette fois, en effet, le tueur est comme lui. Résultat : il peut lui aussi anticiper les événements grâce à ses prémonitions.

Évidemment quand on y réfléchit deux secondes ça paraît, comme dans tous ces films, un tantinet couillon. En effet, s'il prévoit le futur et qu'il le change, le futur anticipé aurait dû être le futur déjà changé. Bah oui, c'est logique… Sauf que le film a lui aussi anticipé votre objection, bande de mauvais esprits, et que les prémonitions portent non pas sur un futur, mais sur un ensemble de possibilités. Vous dites que les possibilités sont infinies et que c'est impossible ? Oui bah, hein, bon, arrêtez de m'embêter et profitez un peu du film au lieu de me casser les pieds. Non mais c'est vrai quoi, à la fin…

Le truc intéressant, dans tout ça, c'est que [spoil]le criminel n'est pas un psychopathe sanguinaire. Prévoyant avant tout diagnostic médical les pathologies incurables des gens, il se sent une âme de libérateur en supprimant ceux-ci sans douleur.[/spoil] Le débat se porte donc sur la question de l'euthanasie, et le film prend parti contre sans ambiguïté.

Une chose à signaler toutefois : pour montrer les prémonitions, le film utilise de nombreux flashes, souvent violents ou érotiques (personnellement je me serai bien passé de voir deux hommes copuler mais bon…), en tout cas particulièrement nocifs pour les personnes sujettes à l'épilepsie (je préfère préciser. On ne sait jamais). Cette technique s'intègre par ailleurs très bien dans une réalisation nerveuse et très efficace qui donne naissance à un thriller techniquement très abouti.